photo : Apallf_Corégone
Coregone, Coregonus lavaretus (Linné), 1758 – Corégonidés
DESCRIPTION
Le corps est élancé et fusiforme. La tête est conique et présente une petite bouche qui dépasse rarement le bord antérieur de l’œil. Les écailles sont de dimension moyenne, la coloration du corps est homogène, claire et brillante.
Taille : Elle dépasse rarement 60 cm. Poids : jusqu’à 2,5 kgs.
BIOLOGIE
Le corégone est un poisson lacustre, grégaire, pélagique et planctophage. Les bancs de poissons se déplacent dans la colonne d’eau en fonction de la répartition du zooplancton. La reproduction a lieu en hiver (décembre à janvier), et les frayères sont situées dans les zones de bordures sous une faible épaisseur d’eau. La maturité sexuelle est atteinte dès l’âge de 3 à 4 ans.
ORIGINE ET DISTRIBUTION
En France les corégones ne sont autochtones que dans le lac Leman et dans le lac du Bourget. Depuis le siècle dernier cette espèce a fait l’objet d’introductions nombreuses dans plus de 20 lacs et retenues des Alpes, Annecy icompris, du Jura, du Massif Central et récemment des Vosges (Goux, 1958 ; Hubault, 1955 ; Kreitmann, 1929 ; Moreau, 1881 Vivier, 1939, 1957).
Ces introductions multiples en provenance de l’Europe du Nord (Estonie) mais surtout des lacs subalpins (lac de Neuchâtel, lac de Constance et lac Leman) sont en partie à l’origine de la confusion qui règne au sujet de la taxinomie de ce groupe de poissons.
Des travaux récents (bridsey, 1988; Resetnikov, 1988) apportent un peu de clarté dans un débat où il était parfois difficile de s’y retrouver !
Cette espèce est susceptible de bénéficier de mesures de protection prises dans le cadre d’un arrêté de biotope (arrêté du 8/12/88).
COREGONE OU FERA AU LAC D’ANNECY
C’est le poisson le plus représentatif en prises et en poids dans la pêche au lac d’ANNECY. Vu son grand potentiel de reproduction, un alevinage extérieur ne se justifie pas, sauf pour compenser partiellement des incidents météorologiques ou techniques.Les cohortes de corégones, très variable d’une année sur l’autre, qui entrent dans la pêche (38 cm) sont soumises à une forte pression par les amateurs (40 %) et les professionnels (60 %). Ceci génère des fluctuations de prises très importantes. Un lissage de ces fluctuations est possible en instaurant un contrôle des sorties qui n’est fait actuellement qu’au niveau des pêcheurs amateurs (quota journalier et annuel), il faut absolument y inclure les pêcheurs professionnels et les oiseaux piscivores. Ce contrôle des sorties pourrait se faire grâce à la mise en place d’un outil (quota) qui permette d’économiser afin de faire durer les cohortes d’entrée de taille légale (38 cm) lorsque l’on prévoit (utilité des carnets de pêcheurs volontaires) l’arrivée d’une ou de plusieurs générations faibles.Les années creuses et le manque de poissons de taille importante (prélevés par les filets) ne permettent pas de fidéliser la totalité des membres de l’ALP , ni de créer un attrait suffisant pour développer une pêche de loisir et particulièrement touristique. |
photo : FDPPMA74 Frédéric BAUWENS
Omble chevalier, Salvelinus alpinus (Linné), 1758 – Salmonidés
Autres noms communs ou locaux : omble arctique, truite rouge
Noms étrangers : artic-char (GB) see sabling (All)DESCRIPTION
L’omble-chevalier présente une morphologie comparable à celle de la truite. Le genre Salvelinus se distinguant du genre Salmo par des écailles plus petites (plus de 200 sur la ligne latérale). La coloration est très variable en fonction du milieu et du stade physiologique. Les ponctuations sur les flancs ne sont jamais vermiculées. En période de reproduction les couleurs s’intensifient et en particulier les bords d’attaque des nageoires prennent une couleur blanc laiteux, alors que les flancs deviennent rose-orangé.
Taille : elle peut dépasser 80 cm.
BIOLOGIE
Espèce d’origine boréale, l’omble-chevalier est sous nos climats une espèce lacustre autochtone dans plusieurs lacs (Leman, le Bourget). D’une façon générale la reproduction a lieu en hiver (décembre), mais des pontes printanières ne sont pas exclues. Les frayères sont souvent situées à plusieurs dizaines de mètres de profondeur sur des substrats constitués de matériaux assez grossiers parcourus par des courants sous lacustres (Dussart, 1952, 1955). Certaines formes peuvent se reproduire plus en surface. Les ovules sont de grande taille (4 à 5 mm),la fécondité est faible (environ un millier d’ovules par kilo de femelle). A l’éclosion (avril) les alevins mesurent environ 15 mm. La durée de vie est relativement longue entre 10 et 20 ans.
ORIGINE ET DISTRIBUTION
Cette espèce a fait l’objet de soutien d’effectifs dans les plans d’eau où elle était autochtone (lac du Bourget) et d’introduction dans des lacs et retenues artificielles des Alpes, des Pyrénées, du Jura, des Vosges et du Massif Central (D’Aubenton, 1979 Chimits, 1955, 1960).
Son extrême sensibilité à la pollution (espèce d’eau froide et très oxybionte) la rende particulièrement vulnérable à la dégradation de la qualité des eaux des milieux lacustres profonds.
Cette espèce est susceptible de bénéficier de mesures de protection prises dans le cadre d’un arrêté de biotope (arrêté du 8/12/88).
Il ne dispose pas de frayères naturelles satisfaisantes sur le lac d’ANNECY, ces dernières ayant tendance à s’envaser et à devenir impropres à la reproduction.
L’ALP a restauré les frayères des ombles (omblière sur les sites de MENTHON et de TALLOIRES (2001)).
La reproduction naturelle étant insuffisante, un soutien par un alevinage en estivaux est nécessaire. L’ALP possède pour ceci la pisciculture de la Puya et un garde pisciculteur.
Les œufs sont prélevés sur des ombles du lac, au cours d’une pêche exceptionnelle de géniteurs. Cette opération est réalisée par les pêcheurs professionnels. |
Truite lacustre, Salmo trutta lacustris (Linné, 1758) – Salmonidés
DESCRIPTION
La truite est une espèce très polymorphe dont les variations accompagnent souvent les changements d’habitats qu’est susceptible d’accomplir cette espèce.
Le corps est fusiforme et élancé, la tête est relativement grosse et la bouche est largement fendue, le maxillaire supérieur dépassant nettement le bord postérieur de l’œil. Le pédicule caudal est plus élevé que chez le saumon. Les mâchoires sont armées d’une rangée de dents coniques.
La coloration de la robe et le patron des ponctuations varient avec l’âge et le milieu de vie des individus. Il existe chez certaines truites une tendance naturelle à se déplacer vers des secteurs où le volume d’eau est important (Lac ou grande rivière), là, les individus perdent complètement leur robe tachetée pour prendre une parure très homogène avec le dos souvent gris bleu et le ventre blanc. On retrouve cette coloration aussi bien chez la truite de mer que chez la truite de lac.
Taille : Elle est variable suivant le cycle biologique, les formes sédentaires étant plus petites (30 à 40 cm), les formes migratrices pouvant atteindre 1 mètre.
BIOLOGIE
La biologie de la truite rappelle par de nombreux aspects celle du saumon (comportement de ponte, occupation du territoire, migration…)
Ces dernières années les formes migratrices ont plus particulièrement été étudiées qu’il s’agisse de la truite de mer (Fournel et al, 1985 ; Richard, 1986) ou de la truite de lac qui représentent une ressource importante.
La migration en mer de la truite est beaucoup plus limitée dans l’espace que celle du saumon atlantique et il n’est pas rare de voir une truite se reproduire après son premier été en mer (type « finnock »).
ORIGINE ET DISTRIBUTION
La truite est largement répandue sur l’ensemble du territoire. Elle fréquente aussi bien les cours d’eau de haute altitude que les lacs. En plaine le facteur le plus limitant de sa répartition est la température plus que la qualité des eaux (espèce d’eau fraîche).
La truite de mer a bénéficié des programmes développés pour le saumon atlantique et l’ouverture d’axes nouveaux profite particulièrement à cette espèce (fleuves côtiers de la Manche: Orne, Touques, Bresles).
On a longtemps cru que la mer Méditerranée était trop salée pour abriter des salmonidés, il semble que depuis quelques années la capture de truite y soit de plus en plus fréquente (Fabre et al, 1974).
La truite à grosses taches n’est pas présente sur le continent, elle ne se rencontre qu’en Corse. |
Le Brochet, Esox lucius – Esocidés
Description : Corps très allongé, de section ovale, chez le brochet de rivière courante; plus court, plus épais et de section presque carrée chez le brochet d’étang. Frontal large et légèrement creux entre les cavités orbitales formant une bosse plus accentuée chez le brochet d’étang que chez le brochet de rivière. Long museau aplati en forme de bec de clarinette. Bouche très fendue, à fortes mâchoires légèrement recourbées vers le haut et garnies de longues dents très aiguës. Voûte du palais pavée de dents courtes et recourbées vers l’arrière. Nombreuses autres dents sur le plancher de la bouche et supports branchiaux armés d’une scie très fine. Coloration très variable due à un mimétisme partiel selon l’habitat: dos vert bouteille, vert olive, vert brun ou bleuté; flancs marqués de zébrures transversales brunes ou olivâtres plus ou moins nettes et de taches claires. Nageoires pectorales et ventrales rougeâtres. Nageoires caudale, dorsale et anale marbrées de brun.
Taille et poids : 40 à 80 centimètres en moyenne; exceptionnellement, 1 m 40 pour plus de 40 livres. Plus grosse prise 2004 : 1m30, 17 Kg. Habitat : secteurs à végétation aquatique assez dense, où se regroupent ses proies favorites les poissons blancs.
Nourriture : exclusivement des proies vivantes ou semblant vivantes, principalement des poissons…y compris le brochet, mais aussi des grenouilles, des rats d’eau et même de petits canards.
Frai : De février à avril, sur fonds herbeux en eau peu profonde, chaque femelle pondant jusqu’à 30.000 oeufs par kilo de son poids qui se fixent aux herbes. L’incubation dure de 2 à 4 semaines. Le temps de consommer leur vésicule vitelline, les alevins possèdent pendant 2 à 3 semaines un organe adhésif sur la tête qui leur permet de se fixer à la végétation. La maturité est atteinte généralement à l’âge de 3 à 4 ans.
Crédits FNPF. L. Madelon
PERCHE commune
Perca fluviatilis Linné, 1758 – Percidés
Autres noms communs et locaux : boyat, hurlin, perca, percat, perchaude, percho, perchot, perchotte, perco, perdrix de rivière, pergo, piche, pierche, rayée,
Noms étrangers : perch (GB) – barsch (All)
DESCRIPTION
Le corps est haut, le dos est gris-vert, les flancs plus clairs portent 6 à 9 bandes transversales sombres et le ventre est blanc-rouge. En général le mâle a des couleurs plus vives.
Les nageoires pelviennes et anale sont rouges. Les deux nageoires dorsales sont séparées, la première porte une tâche noire et 13 à 16 rayons épineux, la seconde 1 à 2 rayons épineux et 13 à 16 rayons branchus. Le bord antérieur de l’opercule forme un aiguillon.
Taille : de 20 à 50 cm. Poids : 200/300 grs jusqu’à 4,8 kgs.
BIOLOGIE
La perche est susceptible d’être rencontrée dans toutes les eaux libres et stagnantes à une altitude inférieure à 1000 m.
La fraie à lieu d’avril à juin, les ovules (1,5 à 2 mm) sont déposés en longs rubans gélatineux dans la végétation des eaux peu profondes. L’incubation dure de 15 à 20 jours. Les jeunes vivent en bancs alors que les adultes sont plutôt solitaires.
ORIGINE ET DISTRIBUTION
La perche est autochtone dans le nord de la France, elle s’est étendue ensuite vers le sud et l’ouest à la faveur des canaux : elle a notamment colonisé l’Hérault par le canal du midi (Moreau, 1881) puis le bassin de la Garonne (Spillmann, 1961). Elle semble actuellement absente du Finistère.
PÊCHE
C’est l’un des poissons les plus recherchés en eau douce. La perche commune se pêche au coup et au lancer. Il est fréquent de réaliser des captures groupées du fait qu’elle vit en bancs. Elle se pêche aussi très bien à la jambe dans les lacs alpins.
La gambe s’apparente au plombier utilisé pour pêcher l’omble ou la féra, mais le nombre de leurres (petites nymphes ou streamers verts, noirs et oranges)ne doit pas réglementairement dépasser dix au lac d’Annecy. La gambe d’une longueur moyenne de deux mètres s’utilise avec une canne à lancer légère d’une longueur de 2,5 à 3 mètres. L’animation de la gambe est par contre totalement différente du plombier. Il faut lancer cette gambe lestée d’un plomb de 10 à 15 grammes dans une zone sensée receler des perchettes, la laisser descendre jusqu’à la profondeur voulue puis ramener cette ligne par petits saccades entrecoupées de quelques secondes de pause. Il n’est pas rare, de ramener ainsi des chapelets de perchettes.
CARPE commune
Cyprinus carpio Linné, 1758 – Cyprinidés
Autres noms communs et locaux : carnaucier, carpeau, carpillon, carpo, clou poing, escarpa, escarpo, grosse feuille, feuille (carpe d’1 été), karpf, kerpaille, kerpen, nourrain, pénard, seille,
Noms étrangers : Carp (GB)
DESCRIPTION
Le corps est allongé et plus ou moins haut, la carpe est généralement brune sur le dos, dorée sur les flancs et jaune sur l’abdomen. Les écailles sont grandes : 33 à 40 le long de la ligne latérale. La bouche protractile est munie de 4 barbillons (2 longs et 2 courts).
Les carpes dites « miroirs » ont une écaillure incomplète, les carpes « cuir » en sont dépourvues.
Taille : de 25 à 100 cm. Poids 27kgs pour 1m.
BIOLOGIE
La Carpe vit dans les eaux lentes ou stagnantes à fond sablo-vaseux et riche en végétation.
La reproduction a lieu de juin à juillet dans la végétation des eaux peu profondes. Le mâle présente alors des tubercules nuptiaux. Les oeufs (l00000/kg de femelle ) incubent pendant 3 à 8 jours.
La carpe est surtout active à partir du crépuscule.
ORIGINE ET DISTRIBUTION
Originaire de l’Asie mineure, Gervais (1897) situe son introduction sous François 1er (16ème siècle) alors que Gadeau de Kerville (1897) signale déjà Sa présence au 13ème siècle; elle fut en fait vraisemblablement introduite par les Romains durant l’occupation de la Gaule (Pellegrin, 1943 ; Spillmann, 1961; d’Aubenton et Spillmarin, 1976; Grégoire, 1983).
La pisciculture de la carpe très répandue au moyen-âge, a permis la sélection de nouvelles souches (Vallois 1901).
Elle est largement répandue sur le territoire à l’exception des zones de montagne (Alpes, Pyrénées) et de la côte Nord Bretagne.
PÊCHE
La carpe fait l’objet d’une pisciculture importante depuis longtemps. Elle est très recherchée par les pêcheurs au coup. C’est l’un des poissons d’eau douce les plus puissants au bout d’une canne. Poisson très méfiant. C’est devenu de plus en plus l’affaire de spécialistes (les carpistes). Sa pêche nécessite une longue expérience et des principes rigoureux. Les débutants sont souvent déçus. Pas de technique particulière au lac d’Annecy.
photo : FDPPMA74 Frédéric BAUWENS
La Lotte, Lota lota – lotidae
Tête large et plate, fendue d’une large bouche couverte de très fines dents. Corps allongé, avec 2 nageoires dorsales, la première courte, la seconde très longue, anale aussi longue. Pectorale et caudale arrondies ; ventrales effilées. Les nageoires pelviennes ont des grands filaments. Elle a un barbillon sous la bouche. Sa peau est lisse, brunâtre avec des marbrures claires.
Taille : 50 à 100 cm, 4 à 5 kg.
Elle vit en profondeur, active la nuit et cachée dans les cavités le jour. Se nourrit de petits poissons, d’œufs et d’écrevisses. Elle se reproduit en hiver, la nuit par 2 -3 m de fond. 1 million d’œuf par kg |